Avec l'apparition de la bombe nucléaire les hommes ont imaginé plus facilement la fin du monde. La guerre froide et la terrifiante réalité apocalyptique de cette époque mirent fin à la période d'insouciance d'après guerre où les supers héros trouvent en grands nombres leurs origines dans la radioactivité condamnatoire et ou les récits sur l'apocalypse explosèrent de manière panique. Des sauveurs de papiers et la condamnation suprême, tout deux tirés d'une même énergie cancérigène. Depuis, la matière apocalyptique, le survivale, a été usé jusqu'à la corde. Obsession maladive de la chute d'une société huilée.
Robert Merle connu principalement en France pour son livre "la mort est mon métier", roman autobiographique/fiction sur la vie du directeur d'un camp de la mort, des rouages du régimes nazis, de l'avant, de l'après, du comment. Livre terrifiant qui change des clichés et des nombreux reportages et anecdotes digérées et redigérées depuis longtemps. Ici la mise en place administrative de l'extermination pour laquelle on a du inventer le mot "génocide" dépasse les cours d'histoire tout en laissant un sensationnalisme des sentiments glauques au placard. La facilité mélodramatique est laissée dans sa mare d'eau salée nauséabonde pour instaurer un rapport bien moins idiot. Plus de la moitié du livre se déroulant sur l'avant deuxième guerre mondiale, pour mieux "comprendre" (d'une certaine manière qui reste malgré tout encore et toujours difficilement acceptable), comment l'histoire a pu en arriver là. Par la suite il y eu Maleville...
MALEVILLE roman des années 70 comptant une fin du monde nucléaire et la survie d'une poignée d'hommes sauvée par un vieux château, récit intelligemment précurseur. Ecrivain puissant dans le fourmillement des détails de vie, avec ses personnages loin du schéma manichéen. Il instaure dans ce pavé où les pages glisses aveuglément, un questionnement sur le fonctionnement de la société, sur les acquis de l'homme, sur ses besoins, sur des retranchements dans l'extrême. Sur ce qui survivra de tout ça, sur le fragile équilibre des choses. Chef d'œuvre bien au delà d’un simple texte de S.F surréaliste et sombre sur le schéma de l'homme qui déniche d'autres idées oubliées dans les autres textes apocalyptiques. Maleville est un grand bouquin, également témoin livre d'une époque, récit qui étonne par sa maitrise absolue des mots tout en y instaurant une modernité frappante qui fait de ce livre une œuvre que l'on voudrait sans fin.
Geodesic's top ten
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