jeudi 14 mai 2009

ABOUT BLANK : CHAPITRE 12



12/ Peluche moche gagnée à la fête foraine


Orchestre de violons en monter grave. Je me resserre sous ma couette et ma tête a mal. La lumière est toujours la, je n’est aucune idée de l’heure, aucune horloge, aucune fenêtre, ici sous terre, je pense que je me situe a ce niveau. Logique. Les violons s’arrêtent doucement, je ne vois aucun haut-parleur dans la pièce, je n’arrive pas à deviner d’où viens le son. Très mégalomaniaque comme réveille matin. Je n’est aucun souvenir d’avoir demander a me faire réveiller, je n’ai pas souvenir d’avoir vu âme qui vive ici bas ou la bas haut. J’ai mal aux yeux. Assis sur le lit, je frotte mes yeux, étire mes bras, je me suis étrangement rapidement endormi hier soir. Et j'ai comme une gueule de bois, je crois. Mes habits qui étaient éparpillés sur le lit sont maintenant pliés soigneusement dans l’étagère. Sensation déplaisante de gens inconnus vous observant dans le sommeil, pouvant toucher, tripoter. J'essaie de prendre ça pour une attention positive envers une personne aisée et j'évite de penser au mot « piège » et « éviscération ». Je pense a mon portable en me demandant pourquoi je n’avait pas essayer d’appeler qui que ce soit avec, hier. Je suis toujours en vie, je peux le faire maintenant. Appeler qui pour quoi ? J’aurais besoin d’une bonne douche chaude, d'une bonne thérapie. Il fait toujours aussi froid, mais il n'y a aucune climatisation en vue, ou clavier de régulation de la température, même pas le bruit habituel d’aération des chambres d’hôtel. Alors ce n’est pas une chambre d’hôtel. Pas de confortable moquette, un sol tiède blanc pur. Je sort le portable, l’écran est vide, éteint. J’essaie de l’allumer, rien. Tant de film d’horreur montre cette scéne qu’une douce panique me prend et me réveille totalement. Je prends le chargeur, le branche au portable, cherche une prise dans la pièce, sous le lit, derrière la table de nuit, le néant encore et toujours. Pas d’heure, pas d’appel au secours. Je regarde le téléphone a cadran sur la table de nuit, m’approche et décroche le combiner pour le coller à mon oreille. Il émet un gênant bruit de silence téléphonique. Comme s’il y avait quelqu’un de l’autre coté du fil, dans une pièce sans bruit, mais que ce quelqu’un ne faisait qu’écouter. J’appuie sur les touches, ce qui déclenche des bruits de touches, rien d’autre. Il faut que je remonte « à la surface ». J'enfile mes chaussures et sort à pas presser par la porte coulissante. Longe le couloir blanc vide. A un mètre de l'ascenseur, il s'ouvre de lui même et je rentre dans son ventre. Je me ronge un ongle. Sensation de monter, éternité, ouverture des portes. Le hall, si je peux le nommé ainsi, n’a pas changer. La nuit est toujours dehors. Je regarde derrière le comptoir, rien. Ni bureau, ni papier, ni stylo, ni trace de vie, même passé. Je passe la porte d’entrée pour me retrouver a l'air libre qui est glaciale. Entouré de neiges, sans traces, les miennes ont disparus. Je ne suis pas tenté de la prendre dans mes mains et c’est la première fois de ma vie. De la condensation ondule de ma de ma bouche. J’aimerais rester longtemps dehors, mais le froid glace ma chair. Je prends cette fois peur de l’état du monde, D pourrais en être responsable. De ce froid soudain en plein mois d’été. Elle m’avait bien offert un bonnet avec le mot : « Il va faire de plus en plus froid » a l’intérieur. Salope. J’observe l’obscurité derrière le vitrage de la porte et toujours aucune lumière dans cette obscurité. Quelques flocons de neige épais flotte dans le rayon lumineux intérieur qui traverse la vitre au-dehors. Le détail de la neige ne m’affecte pas autant qu’il le devrait pour un mois d'été, je crois. Ça pourrais être crédible, mais quand on pense au fond des choses tout pourrait être crédible, je devrais m'inquiéter de la neige. J'essaie d’attendre ici allonger sur le canapé, me parlant a moi-même. Attendre le jour. Je m’endors. Orchestre de violons en monter grave. Je me resserre sous ma couette. Un douleur dans le crane. J’émerge et je suis dans le lit de la chambre blanche en sous-sol. Mes habits pliés, rangés dans l’étagère, avec mes chaussures. Est ce que j'ai rêver ? Je regarde mon portable, toujours éteint. Je décroche le téléphone a cadran. Une voix de femme synthétisé sans émotions ni compassions :
- Appuyer sur 1 pour entendre 1…Appuyer sur 2 pour entendre 2...Appuyer sur 3 pour entendre 3…Appuyer sur 4 pour…
Entendre autre chose que ma voix me rend moins lourd. J’appuie sur 1, la voix coupe, suivie d’un bruit de grésillement. Puis bruit de silence de pièce silencieuse accompagné de bruits de quelque chose qui semble bouger, marcher, toucher quelque chose. Ce quelque chose chante une chanson la bouche fermer, j’ai l’impression que c’est une fille, une femme, quelque chose de féminin ou de castrer.
- D ? D ? Tu m’entends ? Ou qui ce soit d’autre ? Ce n’est pas D ? Aller vous faire foutre bande de nazis.
Je prie un être tout puissant qui n’existe pas pour que le jour se soit levé. Je mets mes chaussures, prend le bonnet dans l’enveloppe kraft, l’enfile et mon nez est rouge à cause du froid.
Je réchauffe mes mains entre mes cuisses à l’intérieur de mon jean. Je prends le même couloir toujours aussi fade, toujours aussi blanc, blanc à rendre barje. Arrivé face à l’ascenseur, il ne s’ouvre pas. J'ai peur d' être enfermé, retenu en otage, détenu, prisonnier de je ne sais qui. De D. Mais je n'est aucune addiction bordel, rien a soigner ! Je la déteste et je veux partir et ne pas me retourner, ne plus jamais me retourner, je le promets. J’entends l’ascenseur descendre, mon ventre est plus léger. Le bruit de l’ascenseur stop, quelques secondes dans le vide. Ma main gauche tremble. Je regarde le sol fixement, tête baisser. La porte s’ouvre, je lève les yeux et suis foudroyé d’un courant électrique qui me fige, courant électrique de la terreur. Mes yeux sont sur un grand être terrifiant. À la peau grise, aux grands yeux noirs hostiles, parfaitement ronds qui me font penser a ceux d’une mouche, a la petite bouche frissonnante, sans sourcils, sans nez, sans cheveux, habillés d’un grand manteau noir, de grosses chaussures de randonné couleur marrons aux pieds. Il n’a aucune expression, si ce n’est une impression d'hostilité. Il est immobile, dans l’ascenseur. Je suis une statue, espérant qu’il ne me verra pas si je ne bouge pas. Je le prend pour un T-rex dans Jurassic park. La porte se referme. Tremblotant pitoyablement de tout mes membres, je court jusqu'à la chambre, hors d’haleine. Le cœur palpitant comme jamais. Je fait ma cachette comme un enfant sous la couette, tremblant, bavant. La lumière faibli, puis s’éteint. Mon nez saigne. Je m’endors où tombe dans les pommes je ne sais plus, je ne sais pas.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire