lundi 11 mai 2009

ABOUT BLANK : CHAPITRE 11


11/ 7

L'air est si frais que je suis obligé de sortir la veste neuve de mon sac neuf au milieu des gens usé sur le vieux quai de gare. Je le ferme au maximum en rentrant la tête dans mes épaules, en pleins mois de juillet ou août je en sais plus. Nuit d’été, lumière jaune faiblarde de lampadaire de quai de train des années quatre vingt dix, toujours cette époque. « Manty » Sebastien tellier. Maintenant je sort mon portable neuf de ma poche neuve, observe l’écran, rien. Pas de messages, ni d'appels en absence, ni de sms pendant que je planter un tournevis dans la tête d'un homme plus âgé. Trois barre de réception, menu en bas à gauche, répertoire en bas a droite et la photo d’un plat de sushi en fond d’écran. Est ce que les gens qui avaient rechargé mon portable l'avait choisie, la photo d'un plat de sushi ? Peut-être même l'ont ils rentrer dans le portable d’eux même. Je préférerais me trouver la photo d'un coucher de soleil, d'un lever, Quelle différence entre les deux ? Ce détail de fonds d'écran commence à m'irriter sérieusement et je me perd dix minutes dans les images du portable. Coquillage vide sur du sable, coquillage mort donc, comme un squelette, même si ce n'est pas vraiment ça. Chaton mort, plutôt endormi, sûrement. Avion qui va se cracher, ou atterrir. D dans les bras d'un autre homme dans un bar, de vingt ans de plus qu'elle. L’homme pas le bar. J'ai envi de casser quelque chose, mais il n'y a rien. Sur ce quai, je frissonne. Un sushi, un bout de saumon, une autre photo de sushi que celle que j'ai en fond d'écran, poisson mort sur du riz mort entouré d'algue morte. Merde pourquoi je tourne si morbide subitement. Je devrais être heureux de venir sauver un truc aux cheveux longs dorés en jupe de princesse. Mais je me sent glauquement nihiliste. Je choisi un coucher, ou lever, de soleil sur une ville endormi ou peut être réveillé. Le téléphone convulsionne et scintille, avec ce bruit que je déteste plus que tout, celui d'un téléphone qui vibre. L'écran affiche « Nelson » en appel rentrant. Je réponds mais ne dit rien. Quelque seconde disparaisse, je suis assis sur le sol froid du quai, vide maintenant.
-Donnie ? Dit une voix d'homme.
- Oui ?
- Salut moi c'est Nelson.
- Mandela ?
Réponse pathétique et fatiguée, je rigole sans me faire entendre, nerveusement.
- Pardon ?
- Rien...rien, un contrôleur qui est venu me demander l'heure, je suis sur un quai, par terre.
- Ah d'accord. Bon Donnie, mon Donnie.
- Je ne suis pas ton Donnie déjà de un, et t'es qui, t'es quoi ?
Silence de hall à travers le portable, je crois.
- Pardon, moi c'est Nelson.
- Tu me la déjà dis.
- Ouais. Donc voilà je t'appelle pour te donner le numéro de casier où trouvera les indications pour le reste.
- Le reste ?
- Oui D.
- Juste un truc, Elle joue a quoi D ? je suis pas un espion russe et j'ai jamais aimer les jeux de piste, perdre son temps a droite puis a gauche au lieu d'aller directement au but au milieu c'est complètement con, encore moins amusant.
- Peut être oui. Casier deux cent, j'ai pris un chiffre rond. pardon deux secondes.
Bruit d'agitation, comme si quelqu’un taper sur un distributeur de boisson.
- Pardon oui voilà. Non plus a gauche voilà. Oui donc je disais casier deux cent, j'ai pris un chiffre rond pour vous simplifier les choses. Le code est le 7, 7, 7, 7. Pareil je...
- Oui chiffre rond pour être sur que je ne tente pas de mettre ma bite dans la serrure du casier merci trop aimable. Maintenant tu me vouvoies ?
- Pas de quoi.
- Elle te paie combien pour ça D ?
- Boarf dans les deux cent euros jour.
- Sympa.
- Boarf.
- Évite de faire ça, j'ai l'impression que tu me rote a la gueule.
- Prends ce que tu trouveras dans le casier et puis démerde-toi avec d'après ce que j'ai cru comprendre.
- Me démerder pour la retrouver j'imagine ?
- Je pense, j'en sais pas plus et ça me va.
- Écoute, je commence à me peler la je vais raccrocher.
- Tu n'es pas obliger de raccrocher c'est un téléphone portable.
- Oui merci.
Je raccroche, me frotte les yeux, enlève la croûte de sang a mon arcade. Elle s'enlève sans faire mal, sans trace dessous Je suis plus beau comme ça. Je trouve le clavier digitale des casiers, rentre deux cents puis sept, sept, sept, sept. Un casier tout en bas s'ouvre, petit bruit métallique grinçant. « Pete standing alone » Boards of canada. Je pousse la petite porte, me baisse. Tout au fond. Une autre enveloppe kraft, je me plait a jouer l'espion en faite. Comme tout ces films aux espions Américains fugitifs perdus en Europe. Je fais glisser l'enveloppe, dessus une trace de lèvres au rouge a lèvres. L'ouvre, écarte l'enveloppe pour voir le contenu. Une carte/clé d'une chambre d'un hôtel qui sembler s’appeler « L'aiglon ». Un gros bonnet de laine sans rebord avec un mot griffonné sur un bout de papier a l'intérieur : « Il va faire de plus en plus froid ». Une petite clé de coffre qui me rappelle la petite clé de ma tirelire d'enfant. Un paquet de chewing-gum a la menthe qui est censé rendre les dents plus blanche. Une photo « professionnel » de D, genre pub pour tampons, toute souriante. Je me trouve un taxi, lui montre la clé de l’hôtel, il me dit qu’il connaît et démarre avec moi a l'arriére. J’enlève mes écouteurs car dans la voiture un Cd de Mazzy star tourne. Je profite de ce plaisir rare d’entendre des musiques rares dans un lieu ou on a pas l’habitude d’entendre de bonne musique rare. Il faut vraiment que je me fasse soigner.
« Fade into you » Mazzy Star. Je découvre Avignon par la fenêtre fermer du taxi, et le pont d’Avignon de la chanson. Ce pont-là que j’aperçois en vrai pour la première fois de ma première vie, me paraît beaucoup plus petit et beaucoup moins épique que dans mes souvenirs imaginaires. Un peu déçu.
Mais ravi de voir les parois d’une ville qui semble être une immense forteresse de romans, comme je n’en est jamais vu même mentalement. Je crois que je m’endors a moitié jusqu’à ce que l’homme du taxi me secoue doucement, gêner.
- Monsieur ?
- Oui pardon je n’avais pas vu l’heure excuser moi désolé c'est une erreur.
Ma phrase est une aberration de panique semi éveillé.
- Pas grave monsieur.
Ont est devant une grosse maison, seule source de lumière, quelque part dans la campagne, il fait noir comme jamais et il n’a jamais semblé faire aussi nuit, les étoiles n’ont jamais étaient si nombreuses et brillantes. C'est comme si les galaxies se dévoilées simplement. Je les admirent assis sur la banquette, les jambes dehors, pendant qu’il ouvre le coffre, l’homme du taxi. Je me lève, groggy, hors du taxi, j'ondule, ma tête tourne un peu. Le froid est intense, la chair de poule relève mes poils. Sensation du sol qui s’enfonce, ce sont mes pieds qui s'enfoncent en faites. Je regarde ce sol, il est tapissé de neige. L’homme du taxi me donne mon sac, sans mots, je lui jette un coup d’œil curieux. Il se tourne et retourne vers la porte conducteur ouverte. Un doute me prend.
- Excusez- moi ?
Il s’arrête et me regarde.
- Oui ?
- Vous, Vous n’étiez pas noir ?
- Hein ?
- Quand vous m’avez pris a la gare, vous étiez noir non ? Je veux dire votre peau. Et puis cette neige ? Blanche.
- Le monde n’est plus ce qu’il est hein ? De la neige en pleins mois d'été. Aller dormir un bon coup mon gars.
- Non non écouter moi, je ne suis ni raciste, ni scientologue, ni fou.
Je m’arrête, regarde par terre fronçant les sourcils puis je reviens à ce conducteur de taxi au regard simple, qui me paraît étrangement blanc.
- Je suis persuadé que vous étiez noir.
- Aller vous coucher mon gars c’est mieux comme ça, les choses te montent à la tête.
« Vous » et « te montent », puis « mon gars ». Il ouvre la portière et rentre dans cette voiture avec le marquage taxi sur le toit. Les sièges sont en cuir noir.
- Les choses ? Mais quelles choses ? Vous étiez noir ! Vous étiez noir et maintenant vous êtes blanc, il y a un truc qui déconne. C'est pas logique.
La voiture s’éloigne dans un bruit de pneu roulant sur de la neige et du gravier. C’est une berline noire. Je reste seul dans la nuit, arroser de la lueur de l’établissement moyennement grand et silencieux derrière moi. J’entends des insectes dans le noir en face de moi. Quels insectes vives dans la neige ? je ne vois pas les phares de la voiture dans le noir devant moi. Juste le bruit des pneus sur le gravier et la neige qui s’éteint petit a petit. Aucune autres lumières tout autour. Je me dirige rapidement vers les marches de ce bâtiment sans étages, ni agitations, faites de pierres provençales, a l’immense toit unique, de bois brun. Il n’y a aucune voitures garée devant. Mes pas laisse de grosses traces dans la neige vierge, totalement plate. Je pousse la porte vitrée d’entrée, l’intérieur est aveuglement blanc, qui me rappel les films de Sf. Des années soixante dix. Minimaliste, sans portes, ni couloirs. Aux mobiliers de la même période. Personne dans ce hall, personne au comptoir sans rien dessus, ni sonnette, ni fascicules pour une voiture de location, ni lettrage indiquant « réception ». J’espère qu’il y a une piscine chauffée.
- Bonsoir ?
Silence effrayant d’un grand lieu vide étrange.
- Bonsoir ? Il y a quelqu’un ?
Pour la première fois je me méfie. Elle pourrait vouloir se venger, D. Me torturer puis balancer ça sur Internet, peut être même me manger et envoyer sa déjection de mon moi a ma famille. Dans une belle boîte rouge, non bleue, car rouge c'est trop violent, entouré d’un ruban doré.
Il y a un canapé, et journaux sur la table basse devant. Aucun tableaux, aucune fleurs. Il y a une baie vitrée au fond de la pièce. Je marche vers cette grande vitre pour y regarder au travers. La nuit et rien d’autre, au travers. Comme un grand mur noir brillant, ou je vois mon reflet. Et en faite sous ma croûte de sang au niveau de l’arcade, il y a encore une petite trace de sang. Je ne suis pas si beau que ça. Un petit bip sonore pas trop agressif retentit dans l'air avec un rythme lent. Je me retourne vers le son et il y a une lueur rouge qui scintille en cadence avec le rythme lent du bip, sur la surface de ce que j’ai nommé le comptoir, la réception. Je me rapproche avec méfiance, la lumière forme une sorte de petit rectangle de la taille d’une carte. J’observe la lumière rouge pendant huit de ces bip puis je sort l’enveloppe kraft et prend a l'intérieur la carte/ clé avec l’inscription « l'aiglon » dessus et La pose dans le rectangle, le bip et la lueur s’éteignent. Silence avec une pointe de lance dans le ventre, j’ai envi de fermer les yeux. Une porte d’ascenseur s’ouvre derrière moi, je me retourne. Le mur s'est ouvert et dedans cette ascenseur sans miroirs. Je regarde le comptoir qui ne scintille plus, regarde l’ascenseur, ramasse mon sac et rentre dans cet ascenseur. Dedans ni boutons, ni étages, ni aucune indication, ni interphone et boutons d’appel au cas ou l’ascenseur coincerais. Paradis, néant, centre de la matrice, centre de désintox pour ultra-riche, centre de la nasa, Le future, centre d'élevage nazi, hôtel a la mode, l’area 51, Neverland. Ça me traversent l'esprit et les portes se ferment. L’ascenseur se met en mouvement et semble descendre. Descendre longuement. La pointe toujours dans mes tripes.. Les portes s’ouvrent après une éternité personnel., sur un couloir blanc, du sol au plafond, sans distinction aucune. Beaucoup de lumière, blanc divin, aucune ampoules apparentes, aucune flammes, je ne comprends pas d’où viens la lumière. Au bout du couloir une porte rectangulaire, dont je ne vois que les contours dans ce blanc sans vie terrifiant. Et l'idée que le paradis est un enfer me viens. Je suis convaincu d’avoir étais enlevé par des extraterrestres. La porte s’ouvre toute seul, comme dans star trek, comme dans les supermarchés. Sans beaucoup de bruits. Derrière c'est noir, je rentre lentement, l’intérieur s’illumine et mes paupières trembles. La pièce est une chambre est sans surprise elle est blanche, un lit deux places, blanc, une petite étagère encastré dans le mur, blanche, une table de nuit sans tiroir , blanche, un téléphone a cadran poser dessus, blanc et lettrage noir. Rien d’autre. Ça ressemble à une prison de science fiction, la prison imaginer du future qui ne sera surement jamais ça dans le réel future. La prison des enfants qui ont peur du noir peu etre. Je pose mon sac au pied du lit. Sortant tous mes habits et les disposant sur le lit pour donner le plus de nuances au lieu. J'enlève mes chaussures les jettes n’importe au hasard sur le sol pour donner du chaos, de la vie, à l’ endroit. Espérant qu’elles laissent une marque noire sur le sol outrageusement blanc, mais rien, elles crissent sur le sol et il n'y a pas de marques. Je met la photo de D debout sur la table de nuit, poser contre le mur en me demandant si ce n’est pas lui faire un trop gros cadeau. Les numéros sur les touches du téléphone sont en chiffres romains, pas de touche dièse et étoile. Je m’allonge, habiller, me faufile sous l’épaisse couette, j’ai l’impression qu’il fait de plus en plus froid. Je cherche mon lecteur mp3, pour me rassurer, me détendre, avoir quelque chose de familier, des morceaux de musique comme des membres de famille. Mon lecteur mp3 n’est ni dans mon sac ni dans mes poches, je suis désespéré. Suis-je mort ? Est ce que j’ai traversé une porte des étoiles ? Est ce qu’on me veut du mal ? La pièce est toujours rempli de lumière, je cherche un interrupteur du regard, tout est horriblement lisse. Alors je claque des mains et la lumière ne bouge pas. Je dis :
- Éteindre, éteindre, lumière éteintes, éteindre lumières, lumière éteint toi. D bordel.
La lumière de bouge pas. Non, la lumière ne bouge pas. Je me sert dans mes bras, je me glisse sous la couette tout entier, appui mon visage contre le coussin. Il faut que j’ai confiance, merde.

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