Chapitre 15/ Deuxième pièce
- Quand j'étais petite il y avais un poisson, qui m'avait dit...je crois que c'était une sole. Oui c'est ça une sole. C'est bon la sole.
D paraît contente de dire ça.
- Dans un rêve ?
- Je crois, je ne sais plus. Donc cette sole vient me voir, alors que je cherche tranquillement, tubas dans la bouche, de beaux coquillages dans le sable du fond marin.
- Elle viens te voir et ? Attends, elle avait un tuba aussi ? La sole ?
- Pourquoi elle en aurait un, ça respire de l'eau, c'est un poisson.
- Ah ouais. Quoi que ça ne respire pas vraiment, est ce qu'on peut « respirer » de l'eau ?
D me regarde sans rien dire, sans rien paraître. Je suis gêner.
- Oubli ce que je viens de dire, il faut que je me soigne.
- Donc elle vient me voir et me raconte qu'il ne faut jamais couler dans la mer, aux endroits sombres. Car la mer aux endroits sombres n'a pas de fond.
- Je vois que t'a commencé tôt.
- Commencer quoi ?
- Je ne sais pas j'hésite entre la névrose et la drogue.
Notre bus s'arrête. Le bus s'arrête, plutôt. D attrape son sac au-dessus de nous dans le compartiment a bagage. Un sac Marc Jacob et fait tomber un vieux sac de sport qui étais contre le sien. Le sac tombe sur une place vide. Je ramasse ce sac, le remet dans le compartiment a bagage. Je me rends compte que c'est le miens ce sac de sport. Et le récupère sans expressions pour le suspendre a mon épaule. Le centre n'étais qu'une mascarade. Ça m'a beaucoup fait réfléchir. Je voulais faire publier mon cahier en sortant de là-bas, mais ils l’on brûler. Son vrai nom est « Centre de renaissance ». Manipulation par voie mentale, par conditionnement inhabituel. Milieu de vie mystérieux, étrange, effrayant, déshumanisé, sans amour ni haine. Toutes les pilules sont des placebos. Auto thérapie. D m'a raconté que les riches utilisent ces centres pour rendre plus docile et heureux les gens qu'ils aiment. Je me dit que l'amour a une drôle de définition, je me dit « le père de D ne m'aime pas ». Je n'est plus peur d'avoir d'enfants moche. D m'a dit qu'elle n'avait pas su. Je la crois. Impression que tout le monde perd la boule, je ne comprends pas non plus pourquoi je ne l'es pas plus perdu après deux mois la bas. Pourquoi je suis tant habitué a des choses aussi étranges. J’ai peut-être atteint un stade de folie où cette folie est ma réalité, ou je ne suis pas fou, juste conscient. Dans peu de temps je me retrouverais peut être a m’arracher les dents une a une au marteau pour éviter d’être contrôler par le gouvernement qui se fait passer pour des placebos dans des centres de renaissance. Des choses étranges. Des choses qui semblent maintenant être partout. Ou peut être n’avais-je jamais remarqué a quel point des tas de choses du quotidien son bizarres, étranges, flippantes. La manière qu’a un voisin de planter un clou. Clou planter nulle part pour rien. Planter d'un drôle d’air, je pense « Body snatcher ». Un petit garçon, dans les sept ans, tournant autour d’un palmier, chantant « Maman est ce que je peux tourner autour de ton trou du cul ? trou du cul, trou de balle. Maman est ce que je peux … ». J’espère que ce centre n’étais pas une secte qui m’a laver le cerveau, endoctriné.
Me retrouver dans un suicide collectif en plein milieu de nulle part. Sur un plateau montagneux désertique, perdu au Pérou. Habiller en toge blanche a capuche dans le style d’un mauvais remake du seigneur des anneaux, et y croire. Injecter du poison dans la bouche des enfants de la secte pendant qu’ils pleurent et se débattent, et y croire. Pas de secte s’il vous plait. J’espère que je ne deviens pas schizophrène. J’espère que les choses que je vois existent, même si j’aimerais qu’elle n’existe pas.
Je ne crois toujours pas en Dieu.
D dit qu'il y a eu des suicides réussi au centre de renaissance. Je lui est demandé comment elle le savait, elle ma dit que les gens riches ne cache pas ce genre de détail, que la mort a une autre dimension dans leur monde. Je lui dit que c’est son monde, pas celui de tous les gens riches, tous les gens riches ne sont pas comme ça. Elle dit « peut être ».
Ça fait beaucoup de « peut être », « choses », « étrange », « bizarre », « ça ». Le centre de renaissance se trouve la ou il fait presque toujours nuit, presque toujours jour. Quelque part sur terre, loin de tout. Ou il fait froid. Je ne m’étais sûrement jamais autant rapproché du cercle arctique. Ce centre magnétique énorme. Point de repère mondial et basique qui permet de ne pas se perdre. Au lieu d’avoir fait une petite sieste dans un taxi, j’ai étais endormi, anesthésier, pendant de longues heures, peut être même une journée entière. Je lui est demandais pourquoi est ce qu’elle m’avait fait venir à Avignon, elle me dit :
- La mise en scène de notre vie est importante.
Jamais je n’aurais cru entendre D dire cette phrase. Comme le tueur froid, conscient de tous ses actes, qui n’a rien a perdre. Je ne l’aurais jamais cru capable de dire une chose si vrai, juste et réel. « Vrai » et « réel » ne sont pas les même choses. D qui me fait la leçon de vie. Ma mégalomanie en prend un coup. Je sort du bus, D est face a moi, ont s’embrasse. Derrière elle il y a Cannes. Sans festival.